Fréquenter les canadiens

Objet de politiques successives depuis les années 1970, le multiculturalisme n’est pas un vain mot au Canada : il témoigne notamment d’une identité basée sur une population pluriethnique et multilingue et marquée par un esprit d’ouverture. 

Les contacts sont aisés entre nouveaux arrivants et locaux, et la communication d’autant plus facile qu’elle est directe. Mais cela ne vous empêche pas d’être au fait de certains codes pour ne pas commettre d’impairs.

 

Premiers échanges

Les Canadiens n’hésitent pas, bien au contraire, à préciser de quelle province ils viennent ou à affirmer leur différence par rapport à leurs cousins américains. Vous vous en rendrez vite compte lors de vos échanges avec eux, et ce dès la première fois. De même serez-vous questionné sans détour sur votre profession ou vos études, car la réussite professionnelle est un marqueur social.

 

Opinion différente ? On respecte !

Les Canadiens ont une forte volonté d’intégration : en matière de religion, la liberté de pratique et le respect priment – il en va d’ailleurs de tout autre sujet social ou sociétal. Et que cela puisse déchaîner une discussion enflammée, comme dans l’Hexagone, leur semble tout simplement inconcevable !

 

— Accommodement raisonnable —

Adopter un compromis quitte à faire une entorse à la règle : à l’origine, la notion de reasonable accommodation provient du droit du travail canadien et de la jurisprudence visant à assouplir les normes pour lutter contre la discrimination qui peut découler de ces dernières. Elle est apparue la première fois au Québec à propos d’une femme dont la conversion à l’adventisme l’empêchait désormais de travailler le samedi. Depuis, la couverture médiatique de certains cas portant sur des accommodements entre pratiquants religieux et services publics – levée de l’interdiction de stationnement dans certaines rues de Montréal lors des grandes fêtes juives ou pour la messe dominicale des Arméniens ; autorisation de porter le kirpan pour un jeune sikh dans une école secondaire québécoise ; pose d’un film occultant sur les vitres d’une salle de sport à la demande de plusieurs juifs hassidiques afin d’empêcher que leurs enfants voient des femmes en tenue de sport ; port du voile islamique ou du turban autorisé chez les joueuses et joueurs de soccer pendant les matchs ; etc. – a suscité un vif débat et conduit, en 2007, à la création d’une Commission de consultation (Commission Bouchard-Taylor). Mais le débat subsiste, la limite étant souvent ténue entre accommodements raisonnables et déraisonnables, ces derniers pouvant laisser craindre une dérive communautariste.

 

Happy birthday !

En principe, un anniversaire ne s’oublie pas ! Non seulement les Canadiens sont fortement attachés à ce qu’on le leur souhaite, mais ils sont également férus de celui des personnalités riches et célèbres… dont les cadeaux dépassent parfois l’entendement.

 

Humour

Chaque pays a sa forme d’esprit et ses jeux de mots, et ce qui fait rire ici peut interloquer là-bas. Pour éviter tout embarras, d’un côté comme de l’autre, évitez les réparties particulières, le second degré et toute allusion politique.

 

— Choc culturel —

Aussi enrichissante que soit l’expérience, vivre dans un pays étranger génère plus ou moins fortement un sentiment de désorientation face à la langue, aux différences culturelles, aux habitudes sociales… Dépasser ce « choc culturel », s’adapter et finalement se sentir intégré, passe inévitablement – comme dans le cadre d’une initiation – par diverses étapes.

1. Lune de miel – tout vous paraît beau, vous vous sentez pousser des ailes à la découverte de ce nouvel environnement, sans être atteint par ce qui ne vous est pas familier.

2. Hostilité – la nouveauté perd de son attrait, vous vous sentez seul et déprimé en mesurant les écarts entre la culture de votre pays natal et celle du pays d’accueil, et cela vous paraît impossible à surmonter.

3. Adaptation et autonomie – vous maîtrisez la situation, vous résolvez vos problèmes directement – signe que vous commencez vraiment à intégrer cette nouvelle communauté –, et les différences culturelles ne vous dérangent plus.

4. Interdépendance – vous êtes à l’aise et intégré dans cet autre contexte culturel, vous n’excluez pas de devenir « biculturel ».

5. Retour – même si vous maîtrisez les codes de votre pays d’origine, ce que vous avez vécu à l’étranger (et que vous idéalisez) influe sur vos comportements culturels initiaux, provoquant un choc culturel inverse ; pour retrouver vos marques, il vous faudra du temps.

Pour affronter au mieux le stress culturel :

– Renseignez-vous sur le pays, les gens et la culture qui vous attendent.

– Rassemblez avant votre départ des objets, des souvenirs, qui vous réconforteront lorsque vos proches vous manqueront.

– Prenez contact avant de partir avec d’autres personnes qui vont vivre ou ont vécu là où vous allez ; si vous êtes étudiant, sachez qu’une semaine d’intégration est le plus souvent mise en place à l’université justement pour favoriser les contacts.

– Sur place, « sociabilisez-vous » en participant à des activités sportives ou bénévoles.

 

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